viernes, 29 de enero de 2010

PEROU, Toujours l’illusion : A propos des salaires

Aujourd'hui et demain

Par : Wilfredo DIAZ  - divwil@hotmail.com

 

PEROU, Toujours l'illusion : A propos des salaires

 

 



Au Pérou il y a une montagne de choses qui ne vont pas dans le bon sens. Nous allons aborder le sujet des salaires dans cette courte réflexion.

 

L'OIT, institution internationale, vient de rappeler que le salaire minimum vital mensuel au Pérou stagne depuis deux ans autour de 114.5 US$, il est inférieur à la moyenne de l'Amérique Latine (126.2 US$). Les grandes entreprises au Pérou obtiennent d'énormes bénéfices, notamment dans l'industrie minière, qui compte près de 300% de bénéfices en plus de privilèges fiscaux et juridiques. D'autre part, la productivité a augmenté tandis que les coûts salariaux et le pouvoir d'achat ont été réduits.

L'OIT a appelé le gouvernement péruvien à calmer son « optimisme », mais la défense de ses positions néolibérales le rend aveugle et impopulaire, surtout sur sa politique salariale, économique et sociale. Les entreprises arrivent à de bons résultats et ceci ne se traduit pas en investissements et en emplois.

 

A travers le monde, le gouvernement cherche à tout prix des investisseurs étrangers et pour les transnationales le gouvernement offre son pays à bas prix, avec les coûts salariaux les plus bas d'Amérique du Sud. Pendant ce temps, d'autres pays progressent sur le pouvoir d'achat (+ 12 % en Bolivie).

 

Si l'OIT fait un rappel sur la stagnation de la Rémunération Minimum Vitale, il faut se poser la question du rôle de l'État et de son gouvernement, mais aussi de celui des organisations syndicales et politiques qui n'ont pas réussi à obtenir des mesures en faveur des salariés, ni à faire face à l'offensive néolibérale. Le gouvernement prétend suivre une des recettes du Prix Nobel d'économie Robert Lucas (1995) qui affirme que « l'État ne sert à rien en matière économique, si ce n'est à perturber inutilement le jeu des acteurs ». La stratégie néolibérale du gouvernement s'inspirant de tels théoriciens a subie de graves échecs face à la réalité : le néolibéralisme n'élimine pas les inégalités. A. Garcia est le président de l'approfondissement de ces inégalités. Nous pouvons affirmer que le néolibéralisme et la stratégie économique, politique et sociale que met en place ce gouvernement n'appartiennent pas à la culture millénaire du Pérou et n'en sont pas non plus issues.

Pour ne pas augmenter les salaires, les principaux arguments du gouvernement sont :

- « Augmenter les salaires génère l'inflation ». Or, grâce à différents mécanismes économiques, l'inflation est maîtrisable. Certains pays y arrivent avec succès, notamment en Amérique du Sud. Le Pérou sous le premier gouvernement de Garcia avait connu un des plus grands taux d'inflation de son histoire.

- « Augmenter les salaires génère l'augmentation du prix des produits ». Les prix et productions actuels ne correspondent pas au marché interne, parce qu'ils dépendent de la stratégie économique basée sur l'exportation des matières premières et subissent l'échec de l'agro-exportation. Augmenter les salaires est possible par une autre approche politique de l'économie.

- « Augmenter les salaires affecterait  la rémunération du capital ». Les gains de productivité et les bénéfices obtenus par les entreprises (surtout les transnationales) prouvent le caractère antisocial de cette vision de l'État sur les salariés et la population.

 

Il est certain et connu qu'au Pérou la croissance économique était au rendez-vous avec 7 à 8 % ; aujourd'hui  elle peine à être positive. Les mesures économiques seront plus difficiles à mettre en place et en terme de salaires, il parait impossible que le gouvernement puisse céder sur une augmentation par la voie de la négociation. Des temps nouveaux vont apparaître, issus de la confrontation entre le gouvernement et les travailleurs qui attendent de meilleurs salaires. Précisons aussi que la Rémunération Minimum Vitale actuelle ne couvre qu'à peine 25 % des besoins élémentaires des Péruviens, du fait du coût élevé de la vie, les  prix de certains produits étant comparables  aux prix internationaux.



 

Au gaspillage énorme des  ressources, des compétences et des savoir-faire des Péruviens s'ajoutent des taux élevés de chômage et de misère (environ 300 mille Péruviens quittent définitivement leur pays chaque année). Les gros salaires ne concernent qu'une toute petite partie de la population, à savoir des entrepreneurs, certains hauts salariés de l'État, en commençant par le gouvernement, les élus, les représentants des ambassades et tant d'autres encore qui bénéficient de salaires exorbitants. L'écart de richesse entre ces individus et la population péruvienne ne cesse de s'agrandir.

En période de croissance, la distribution de la richesse au Pérou est toujours et encore très inégale, elle ne répond en rien aux intérêts et aux attentes de la population. La croissance n'as pas été mise au service de la souveraineté nationale, ni à celle de l'éducation, de la santé et d'autres secteurs économiques  et sociaux du pays. Les faveurs de l'État au capital financier et aux transnationales entrainent une grande méprise de la richesse humaine et imposent des salaires de misère aux péruviens. 

Le Progrès au Pérou sera l'œuvre des péruviens et de ses nouvelles générations.

Peut-on Changer le Pérou ? … Alors debout !



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Luis Anamaría http://socialismoperuanoamauta.blogspot.com/
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